Les Jardins de Perséphone sont une initiative citoyenne privée à vocation écologique, scientifique et éducative lancée en 2023 par Gladys & Max.

Alors que le monde semble s’écrouler de toutes parts, notre structure s’inspire du plus bel endroit des enfers de la mythologie grecque afin de créer un havre de paix dédié à la nature et un refuge pour sa biodiversité.

Nous partageons avec vous nos aventures à la maison et aux jardins, en espérant vous inspirer à faire de même chez vous, à une échelle qui vous convient. Parce que chaque geste compte 🤗

Amon nos-otes *

Les Jardins de Perséphone, ce ne sont pas loin de 4 hectares de terres auparavant exploitées intensivement « à l’ancienne », qui reprennent peu à peu leur caractère naturel et biologique.

Située en plein milieu des zones agricoles du Pays de Herve en Belgique, cette prairie battue par les vents a principalement servi à vocation ornithologique lors des sept dernières années en étant la station de baguage du Groupe de l’Est.

Désormais, la terre du milieu servira également les causes de la biodiversité, de la préservation des espèces indigènes, à la transmission et l’optimisation des techniques et à la redistribution des récoltes.

À ce stade, nous n’ambitionnons pas de faire des Jardins de Perséphone une activité maraîchère professionnelle à part entière. Si nous visons une certaine autonomie en fruits & légumes pour notre famille, c’est l’aspect expérimental et éducatif qui motive notre démarche.

Localisation & Contexte

📍 Bolland (Pays de Herve), Belgique 🇧🇪
Climat tempéré, terrain venteux
🚜 Terre limono-argileuse, pH 6

* Chez nous

Ki fèt-i ? *

À l’aube de 2024, les Jardins sont scindés en 5 parties :

🍀 Une zone d’expérimentations potagères de 1500 m2,

🍀 Un verger conservatoire d’espèces locales et de conservation de semences,

🍀 Une zone consacrée aux oiseaux, la biodiversité et la production fourragère,

🍀 Une zone agricole biologique exploitée professionnellement par un fermier voisin, en échange de services divers.

🍀 Une serre aquaponique et de la permaculture hors sol avec lesquelles nous explorons d’autres techniques de culture à la maison. Un « garde-manger de saison » à proximité qui nous serre également pour faire nos semis à destination des Jardins.

* Que faisons-nous ?

Le Mythe de Perséphone

Dans la mythologie grecque, Perséphone est l’unique fille adorée de sa mère, Déméter, déesse de l’agriculture. Déméter est la déesse maternelle de la terre, elle supervise tout le processus de la culture, depuis la germination des semences à la moisson. Elle transmet à sa fille Perséphone le goût de la nature et les secrets de la culture de la terre.

Perséphone est une jeune femme douce et tranquille, sensible aux petits miracles de la nature et d’une grande beauté. Élevée parmi les nymphes sur une île à la nature luxuriante, elle s’y promène en totale harmonie avec son environnement.

Un beau jour, elle découvre un fabuleux narcisse parmi un parterre de fleurs. S’en approchant pour admirer sa beauté, elle fut prise au piège par Hadès, le dieu des Enfers, qui surgit et l’enleva pour l’emmener au royaume des morts pour en faire sa femme. Arrachée du monde des vivants, Perséphone fut démunie face à la désolation du monde de l’au-delà, monde sans soleil, sans vie et sans nature.

L’enlèvement de Proserpine, Joseph-Marie Vien, 1757

Lorsque Déméter réalise la disparition de Perséphone, elle se consume d’inquiétude, elle parcourt la terre à la recherche de sa fille, sans succès. Hélios, le dieu du soleil lui apprend que sa tâche est vaine, car Perséphone se trouve au royaume des ténèbres aux côtés d’Hadès.

Folle de chagrin et ivre de colère, Déméter décide de faire périr les cultures et d’empêcher les graines de germer, poussant les humains à la famine et les condamnant à mourir tant qu’elle n’aura pas retrouvé sa fille. Zeus est contraint de réagir, car si les humains meurent, les dieux auront moins d’adorateurs et moins d’offrandes, ainsi c’est tout l’Olympe qui pourrait courir à sa perte.

Zeus négocie avec son frère Hadès, et lui demande de restituer Perséphone à sa mère et au monde des vivants. Hadès, soucieux du bonheur de sa bien-aimée et conscient de sa peine, accepte de la laisser partir.

Néanmoins, la règle du royaume des morts est implacable: il n’est possible de quitter les Enfers qu’à la condition de ne pas y avoir consommé de la nourriture. Malheureusement, après plusieurs jours de jeûne, Perséphone fut tentée par un grain sucré et juteux d’une grenade, se liant ainsi à jamais au monde souterrain des Enfers en la dégustant.

Un compromis fut trouvé : Perséphone se partagerait entre le monde des vivants et le monde des morts : elle passerait une partie de l’année auprès de sa mère sur terre, œuvrant à la renaissance de la nature et l’abondance des cultures et l’autre partie de l’année à régner aux Enfers aux côtés de son époux Hadès.

Pour alléger le séjour de sa femme lors des mois passés dans les ténèbres, Hadès lui offrit la régence du plus bel endroit des Enfers : les Champs-Élysées. Ce luxuriant jardin où fruitiers et fleurs foisonnent malgré les ténèbres offre la vie la plus douce qu’il soit aux âmes vertueuses de ceux venus trouver le repos éternel.

La vie de Perséphone ainsi va rythmer les saisons :

Le printemps représente l’engouement de la déesse de l’agriculture à l’idée de retrouver sa fille, la nature reprend alors vie.

L’été représente son bonheur de retrouver Perséphone auprès d’elle et la luxuriance des récoltes. L’automne symbolise l’appréhension, la peur de la séparation.

Enfin, l’hiver fait écho à la tristesse intense de la déesse d’être séparée de sa fille, la nature est au repos, alors que Perséphone (à l’instar des graines) se plonge dans les ténèbres.

Proserpine, Dante Gabriel Rossetti, 1874

Les Jardins de Perséphone

Nous nous sommes inspirés de ce mythe, car nous nous inscrivons dans la saisonnalité des cultures, nous veillons à enrichir le sol dans un cycle de réutilisation organique créant ainsi un cycle vertueux de la matière.

À notre petite échelle, nous construisons également notre « luxuriant jardin » au cœur de la tourmente écologique actuelle. Perséphone nous enseigne à la fois la résilience et l’espoir.

Ses symboles sont la grenade (ce qui la relie au monde des morts), l’épi de blé (ce qui représente la fertilité des sols) et le coquelicot (qui symbolise le printemps et le retour de Perséphone dans le monde des vivants).

De tout temps, les coquelicots ont parsemé les champs de céréales, c’est pourquoi il a le surnom de « fleur des moissons ». Alors qu’il avait presque disparu, il fait son retour en force depuis que l’utilisation des pesticides chimiques en zone agricole s’est réduite.

Le coquelicot contient en lui une certaine dualité : alors que sa floraison est fragile et ne dure qu’une journée, ses graines peuvent survivre plusieurs années dans la terre. Les récentes analyses en laboratoire démontreraient qu’elles ont par ailleurs développé une résistance certaine aux pesticides. Tout un symbole de résilience !

 

Narcissus, John William Waterhouse, 1912